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cartoit pas de cette règle. Elles revenoient, après un voyage de onze, de dix, quelquefois même de huit mois, chargées d’immenſes richeſſes, en or, en argent & en marchandiſes.

Cette proſpérité continua ſans interruption, juſqu’au milieu du dix-ſeptième ſiècle. Avec la perte de la Jamaïque, commença une contrebande conſidérable, qui juſqu’alors avoit été peu de choſe. Le ſac de Panama, en 1670, par le pirate Anglois, Jean Morgan, eut des ſuites encore plus fâcheuſes. Le Pérou qui envoyoit ſes fonds d’avance dans cette ville, ne les y fit plus paſſer qu’après l’arrivée des galions à Carthagène. Ce changement occaſionna des retards, des incertitudes. Les foires diminuèrent, & le commerce interlope augmenta.

L’élévation d’un prince François ſur le trône de Charles-Quint alluma une guerre générale ; & dès les premières hoſtilités, les galions furent brûlés dans le port de Vigo, où l’impoſſibilité de gagner Cadix les avoit forcés de ſe réfugier. La communication de l’Eſpagne avec Porto-Belo fut alors tout-à-fait interrompue ; & la mer du Sud eut plus