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objets de néceſſité, d’agrément ou de luxe qui pouvoient tenter les poſſeſſeurs des mines.

Les députés des deux commerces régloient à bord de l’amiral le prix des marchandiſes ſous les yeux du commandant de l’eſcadre & du préſident de Panama. L’eſtimation ne portoit pas ſur la valeur intrinsèque de chaque choſe, mais ſur ſa rareté ou ſon abondance. L’habileté des agens conſiſtoit à ſi bien faire leurs combinaiſons, que les cargaiſons apportées d’Eſfpagne abſorbâſſent tous les tréſors venus du Pérou. On regardoit la foire comme mauvaiſe, lorſqu’il ſe trouvoit des marchandiſes négligées faute d’argent, ou de l’argent ſans emploi faute de marchandiſes. Dans ce cas ſeulement, il étoit permis aux négocians Européens d’aller achever leurs ventes dans la mer du Sud, & aux négocians Péruviens de faire des remiſes à la métropole pour leurs achats.

Dès que les prix étoient réglés, les échanges commençoient. Ils n’étoient ni longs, ni difficiles. La franchiſe la plus noble, en étoit la baſe. Tout ſe paſſoit avec tant de