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des affaires plus importantes qu’elles font avec la métropole.

XXXII. Panama fut long-tems le pont de communication du Pérou avec l’Eſpagne. Comment s’entretenoit ce commerce.

Le détroit de Magellan paroiſſoit la ſeule voie ouverte pour cette dernière liaiſon. La longueur du trajet ; la frayeur qu’inſpiroient des mers orageuſes & peu connues ; la crainte d’exciter l’ambition des autres nations ; l’impoſſibilité de trouver un aſyle dans des événemens malheureux ; d’autres conſidérations peut-être, tournèrent toutes les vues vers Panama.

Cette ville qui avoit été la porte par où l’on étoit entré au Pérou, s’étoit élevée à une grande proſpérité, lorſqu’en 1670, elle fut pillée & brûlée par des pirates. On l’a rebâtie dans un lieu plus avantageux, à quatre ou cinq milles de ſa première place, & à trois lieues du port de Perico, formé par un grand nombre d’iſles & aſſez vaſte pour contenir les plus nombreuſes flottes. Elle donne des loix aux provinces de Panama, de Veraguas & de Darien, régions ſans habitans, ſans culture, ſans richeſſes, & qu’on décora du grand nom de royaume de Terre-ferme à une époque où l’on eſpéroit beaucoup de leurs mines. De ſon propre