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publics, on s’eſt un peu écarté de la méthode ordinaire. Pluſieurs ont dix pieds d’élévation en brique cuite au ſoleil ; quelques égliſes même ont en pierre une hauteur pareille. Le reſte de ces monumens eſt en bois peint ou doré ; ainſi que les colonnes, les friſes & les ſtatues qui les décorent.

Les rues de Lima ſont larges, parallèles, & ſe coupent à angles droits. Des eaux tirées de la rivière de Rimac qui baigne ſes murs, les lavent, les rafraîchiſſent continuellement. Ce qui n’eſt pas employé à cet uſage ſalutaire, eſt heureuſement diſtribué pour la commodité des citoyens, pour l’agrément des jardins, pour la fertilité des campagnes.

Les fléaux de la nature qui ont ranimé à un certain point les travaux à Lima, ont eu moins d’influence ſur les mœurs.

La ſuperſtition qui règne ſur toute l’étendue de la domination Eſpagnole, tient au Pérou deux ſceptres dans ſes mains ; l’un d’or pour la nation uſurpatrice & triomphante ; l’autre de fer pour ſes habitans eſclaves & dépouillés. Le ſcapulaire & le roſaire ſont toutes les marques de religion que les moines exigent des Eſpagnols Péruviens. C’eſt