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Les aſtronomes, envoyés en 1735 au Pérou pour meſurer les degrés du méridien, parcoururent un eſpace de quatre-vingt-dix lieues, en commençant un peu au nord de l’équateur juſqu’au midi de la ville de Cuenca, & n’aperçurent aucun ſigne qui leur donnât lieu de croire que ces montagnes les plus hautes de l’univers euſſent été jamais couvertes par l’océan. Les bancs de coquillage qu’on découvrit quelque tems après au Chili, ne prouvoient pas le contraire, parce qu’ils étoient ſur des hauteurs qui n’avoient que cinquante toiſes. Mais depuis que Guanca-Velica a offert des coquilles en nature & des coquilles pétrifiées, les unes & les autres en très-grand nombre, c’eſt une néceſſité de revenir ſur ſes pas, & d’abandonner toutes les conséquences qu’on avoit tirées de ce phénomène.

Ce n’eſt pas à Guanca-Velica que le mercure eſt livré au public. Le gouvernement l’envoie dans les provinces où ſont les mines. Les dépôts ſont au nombre de douze. En 1763, Guanca-Velica en conſomma lui-même cent quarante-deux quintaux ; Tauja, deux cens quarante-ſept ; Paſco, ſept cens