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Frioul & la Normandie fourniſſent à l’Europe cette dernière eſpèce de mercure. Ce qu’il en faut à l’Eſpagne pour le Mexique ſort de ſa mine d’Almaden déjà célèbre du tems des Romains : mais le Pérou a trouvé dans ſon ſein même, à Guanca-Velica, de quoi pourvoir à tous ſes beſoins.

Cette mine étoit, dit-on, connue des anciens Péruviens qui s’en ſervoient uniquement pour peindre leur viſage. On l’oublia dans le cahos où la conquête plongea cette région infortunée. Elle fut retrouvée en 1556, ſelon quelques hiſtoriens, & en 1564 ſelon d’autres : mais Pedro-Fernandez Velaſco fut le premier qui, en 1571, imagina de la faire ſervir à l’exploitation des autres mines. Le gouvernement s’en réſerva la propriété. Dans la crainte même que les droits qu’il mettoit ſur le mercure ne fuſſent fraudés, il défendit d’ouvrir, ſous quelque prétexte que ce fût, d’autres mines du même genre.

La mine de Guanca-Velica a éprouvé pluſieurs révolutions. Au tems où nous écrivons ; ſa circonférence eſt de cent quatre-vingts vaſes, ſon diamètre de ſoixante, &