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çons qui donnent cette pourpre ſi célébrée par les anciens, & que les modernes ont cru perdue, La coquille qui les renferme eſt attachée à des rochers que la mer baigne. Elle a le volume d’une groſſe noix. On peut extraire la liqueur de cet animal de deux manières. Les uns le tuent après l’avoir tiré de ſa coquille, le preſſent avec un couteau depuis la tête juſqu’à la queue, séparent du corps la partie où s’eſt amaſſée la liqueur & jettent le reſte. Quand cette manœuvre, répétée ſur pluſieurs limaçons, a donné une certaine quantité de liqueur, on y plonge le fil qu’on veut teindre, & l’opération eſt faite. La couleur, d’abord blanc de lait, devient enſuite verte, & n’eſt pourpre que lorſque le fil eſt ſec.

Ceux qui n’aiment pas cette méthode, tirent en partie l’animal de ſa coquille, &, en le comprimant, lui font rendre ſa liqueur. On répète cette opération juſquà quatre fois en différens tems, mais toujours moins utilement. Si l’on continue, l’animal meurt à force de perdre ce qui faiſoit le principe de ſa vie, & qu’il n’a plus la force de renouveler.