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sécher. La plus épaiſſe a été préférée, juſqu’à ce que des analyſes & des expériences réitérées aient démontré que l’écorce mince avoit plus de vertu.

Les habitans diſtinguent trois eſpèces ou plutôt trois variétés de quinquina. Le jaune & le rouge qui ſont également eſtimés & ne diffèrent que par l’intenſité de leur couleur ; le blanc qui eſt peu recherché à cauſe de ſa vertu très-inférieure. On le reconnoît à ſa feuille moins liſſe & plus ronde, à ſa fleur plus blanche, à ſa graine plus groſſe, & à ſon écorce blanche à l’extérieur. L’écorce de la bonne eſpèce eſt ordinairement brune, caſſante & rude à ſa ſurface, avec des briſures.

Sur les bords du Maragnon, le pays de Jaën fournit beaucoup de quinquina blanc : mais on crut long-tems que le jaune & le rouge ne ſe trouvoient que ſur le territoire de Loxa, ville fondée, en 1546, par le capitaine Alonzo de Mercadillo. Le plus eſtimé étoit celui qui croiſſoit à deux lieues de cette place, ſur la montagne de Cajanuma ; & il n’y a pas plus de cinquante ans que les négocians cherchoient à prouver par des certificats que l’écorce qu’ils vendoient venoit