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par tous les degrés de développement qui vont de la naiſſance à la maturité. Les grains s’élèvent dans les mêmes progreſſions d’une fécondité toujours renaiſſante. On voit d’un coup-d’œil germer les ſemences nouvelles ; d’autres grandir & ſe hériſſer d’épis ; d’autres jaunir ; d’autres enfin tomber ſous la faucille du moiſſonneur. Toute l’année ſe paſſe à ſemer & à recueillir dans l’enceinte du même horizon. Cette variété conſtante tient uniquement à la diverſité des expoſitions.

XXII. Le pays de Quito eſt très-peuplé, & pourquoi. Quels ſont les travaux de ſes habitans.

Auſſi eſt-ce la partie du continent Américain la plus peuplée. On voit dix ou douze mille habitans à Saint-Michel d’Ibarra. Dix-huit ou vingt mille à Otabalo. Dix à douze mille à Latacunga. Dix-huit à vingt mille à Riobamba. Huit à dix mille à Hambato. Vingt-cinq à trente mille à Cuenca. Dix mille à Loxa & ſix mille à Zaruma. Les campagnes n’offrent pas moins d’hommes que les villes.

La population ſeroit certainement moins conſidérable, ſi, comme en tant d’autres lieux, elle avoit été enterrée dans les mines. Des écrits ſans nombre ont blâmé les habitans de cette contrée d’avoir laiſſé tomber celles qui furent ouvertes au tems de la conquête,