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qui ordonnent ce qu’elles jugent le plus convenable à l’intérêt national ; & qui après avoir réglé les tributs, ſe font rendre compte de l’emploi qui en a été fait.

Ce n’eſt pas la multitude qui exerce les prérogatives inappréciables que ſon courage & ſa persévérance lui ont procurées. Cet ordre de choſes, qui peut convenir à de foibles aſſociations, auroit tout bouleversé néceſſairement dans un grand état. Des agens, choiſis par le peuple même, & dont le ſort eſt lié au ſien, réfléchiſſent, parlent & agiſſent pour lui. Cependant, comme il étoit poſſible que par indolence, par foibleſſe ou par corruption, ces repréſentans ne manquâſſent au plus auguſte, au plus important des miniſtères, on a trouvé dans le droit d’élection le remède à un ſi grand mal. Auſſi-tôt que le tems de la commiſſion expire, les électeurs ſe raſſemblent. De nouveau ils accordent leur confiance à ceux qui s’en ſont montrés dignes, & rejettent honteuſement ceux qui l’ont trahie. Comme un pareil diſcernement n’eſt pas au-deſſus des hommes du commun, parce qu’il porte ſur des faits ordinairement fort ſimples, on coupe court à des déſordres,

qui