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comme autrefois en Grèce, des eſprits ardens & propres à l’invention ſous un ciel qui les échauffe de ſes plus beaux rayons : des bras nerveux, ſous un climat où le froid même excite au travail : des provinces tempérées, entre le nord & le midi : des ports de mer ſecondés par des fleuves navigables ; de vaſtes plaines abondantes en grains : des coteaux chargés de pampres & de fruits de toutes les eſpèces : des ſalines qu’on peut multiplier à ſon gré : des prairies couvertes de chevaux : des montagnes où croiſſent les plus beaux bois : par-tout une terre peuplée d’hommes laborieux, les premières reſſources pour la ſubſiſtance, les matières communes des arts, & les ſuperfluités du luxe : en un mot, le commerce d’Athènes, l’induſtrie de Corinthe, les ſoldats de Sparte, & les troupeaux d’Arcadie ? Avec tous ces avantages de la Grèce, la France auroit porté les beaux-arts auſſi loin que cette mère du génie, ſi elle avoit eu les mêmes loix, le même exercice de la raiſon & de la liberté, créatrices des grands hommes, ſouveraines des grands peuples.

Après la ſupériorité de la légiſlation, il