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tera néceſſairement la loi, en proportionnera toujours la rigueur aux riſques qu’il lui faudra courir. Ainſi, un peuple dont les finances ſont en déſordre, tombera rapidement dans les derniers malheurs, par le crédit public : mais le gouvernement le mieux ordonné, y trouvera auſſi le terme de ſa proſpérité.

Mais, diſent quelques arithméticiens politiques, n’eſt-il pas utile aux états d’appeler dans leur ſein l’argent des autres nations, & les emprunts publics ne produiſent-ils pas cet effet important ? Oui, ſans doute, on attire les métaux des étrangers par cette voie, comme on l’attireroit en leur vendant une ou pluſieurs provinces de l’empire. Peut-être même ſeroit-il moins déraiſonnable de leur livrer le ſol, que de cultiver uniquement pour eux.

Mais ſi l’état n’empruntoit que de ſes ſujets, on ne livreroit pas le revenu national à des étrangers ? Non ; mais la république énerveroit pluſieurs de ſes membres pour en engraiſſer un ſeul. Ne faut-il pas augmenter les impoſitions, en raiſon des intérêts qu’il faut payer, des capitaux qu’il