tuera des chimères à un ordre peut-être imparfait ; & qui pour corriger de prétendus abus, s’aveuglant ſur les ſuites d’une réforme mal entendue, briſera tout avec un ſouris dédaigneux : charlatan auſſi cruel qu’ignorant, qui, prenant les poiſons pour des remèdes, s’écriera guériſon, guériſon, lorſque des convulſions réitérées annonceront la mort prochaine du malade ? Périſſe la mémoire d’un tel miniſtre.
Souverains, qui n’êtes à l’abri, ni de l’erreur, ni du menſonge, ni de la séduction ; ſi vous avez été aſſez malheureux pour être aſſervis par de tels coopérateurs, ne les remplacez ni par l’homme foible & puſillanime qui, bien qu’inſtruit, doux, modeſte, & peut-être incapable d’une grande faute, tant qu’il agira par lui-même, ſe laiſſera égarer par les autres ; tombera dans les pièges qui lui ſeront tendus, & manquera du nerf néceſſaire, ſoit pour arrêter ou prévenir le mal, ſoit pour vous réſiſter à vous-mêmes, lorſque ſa conſcience & l’intérêt général l’exigeront.
Ni par l’homme farouche ou dédaigneux ; ni par l’homme trop auſtère ; encore moins