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ture & la fabrication nationales du tabac ; ce qui ne me diſpenſe pas de tenir ſur la frontière & même au-dedans de l’empire une armée contre l’introduction & la concurrence de tout autre tabac avec le mien ».

Et cela, viſir, t’a réuſſi ?

« Pas auſſi pleinement que j’aurois déſiré, malgré la ſévérité des loix pénales. Pour le ſel, la difficulté fut encore plus grande ; il faut en convenir & s’en affliger. Mes prédéceſſeurs commirent une bévue irréparable. Sous prétexte d’une faveur utile, néceſſaire à certaines provinces maritimes, ou peut-être à l’appât d’une ſomme forte, ſans doute, mais momentanée, que d’autres provinces payèrent pour ſe pourvoir de ſel comme elles aviſeroient, ils ſe prêtèrent à des exceptions, en conſéquence deſquelles dans un tiers ou environ de l’étendue de l’empire, ce n’eſt pas moi qui le vends. J’eſpère bien revenir là contre : mais il faut attendre un moment de misère ».

Ainſi, indépendamment des armées que tu nourris ſur la frontière contre le tabac & les marchandiſes de l’étranger, tu en as