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il ne donnera que la valeur qui lui ſera donnée par les autres nations ? Vos ſujets fuſſent-ils ſeuls propriétaires de la production aſſujettie aux taxes, ils ne parviendroient pas encore à faire la loi, parce qu’alors on en demanderoit en moindre quantité, & que ſa ſurabondance les forceroit à en diminuer le prix, pour en trouver la conſommation.

L’impôt ſur les marchandiſes que votre empire reçoit de ſes voiſins, n’a pas une baſe plus raiſonnable. Leur prix étant réglé par la concurrence des autres peuples, ce ſeront vos ſujets qui paieront ſeuls les droits. Peut-être ce renchériſſement des productions étrangères en fera-t-il diminuer l’uſage ? Mais ſi l’on vous vend moins, on achètera moins de vous. Le commerce ne donne qu’en proportion de ce qu’il reçoit. Il n’eſt au fond qu’un échange de valeur pour valeur. Vous ne pouvez donc vous oppoſer aux cours de ces échanges, ſans faire tomber le prix de vos productions, en rétréciſſant leur débit.

Soit que vous mettiez des droits ſur les marchandiſes étrangères ou ſur les vôtres,