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ils ne purent y faire les mêmes ouvrages qu’en France. L’art dépérit ou déclina dans leurs mains également actives & laborieuſes, parce qu’il n’étoit pas échauffé ou éclairé des mêmes rayons du ſoleil.

À la faveur du climat pour l’encouragement des manufactures, doit ſe retrait l’avantage de la ſituation politique d’un état.

S’il eſt d’une étendue qui ne lui laiſſe rien à craindre ou à déſirer pour ſa ſtabilité : s’il eſt voiſin de la mer pour l’abord des matières & l’iſſue des ouvrages, entre des puiſſances à mines de fer pour exercer ſon induſtrie, & des états à mines d’or pour les payer ; s’il a des nations à droite & à gauche, des ports & des chemins ouverts de toutes parts : cet état aura tous les dehors qui peuvent exciter un peuple à ouvrir des manufactures.

Mais un avantage plus eſſentiel encore, c’eſt la fertilité du ſol. Si la culture demande trop de bras, elle ne pourra fournir des ouvriers, ou les campagnes ſe trouveront dépeuplées par les ateliers ; & dès-lors la cherté des denrées diminuera le nombre des métiers en hauſſant le prix des ouvrages.