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gloire de leur perſonne ou de leur famille, ſans aucun égard au bien de leurs ſujets. Ce n’eſt pas que les princes ne tâchaſſent d’engager dans leurs querelles l’orgueil national des peuples : mais uniquement pour affaiblir ou pour ſoumettre cette indépendance, qui faiſoit encore dans quelques corps, contre l’autorité abſolue où ils s’étoient élevés par degrés.

Toute l’Europe fut en combuſtion. On vit les Allemands en Italie ; les Italiens en Allemagne ; les François dans l’une & l’autre de ces régions ; les Turcs devant Naples & devant Nice ; les Eſpagnols tout-à-la-fois, en Afrique, en Hongrie, en Italie, en Allemagne, en France, & dans les Pays-Bas. Toutes ces nations, en aiguiſant, en trempant leurs armes dans leur ſang, ſe formèrent dans la ſcience de ſe battre & de ſe détruire avec un ordre, une meſure infaillibles.

La religion mit aux priſes les Allemands contre les Allemands, les François contre les François : mais ſur-tout la Flandre avec l’Eſpagne. C’eſt dans les marais de la Hollande qu’échoua toute la fureur d’un roi bigot &

deſpote ;