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que nous offre la mouture économique, dont la certitude est fondée sur l’expérience même, on verra que le premier fonds de 400 mille livres, consigné pour les approvisionnemens de la première année, sera déjà au bout de la cinquième, après y avoir ajouté successivement les 700 mille livres[1], porté à quatre millions 372 mille livres, qui vaudront 145 mille sept cens charges de blé, capables de nourrir perpétuellement cent dix mille âmes, c’est-à-dire, les trois quarts des habitans de département, et par conséquent au moins tous les non-propriétaires de grains ; qu’après cette époque de cinq ans, on pourra payer comptant tous les fournisseurs, et supprimer le bénéfice de cinq pour cent créé en leur faveur... Et comme il entre dans le plan général de ce système nourricier , de préserver à jamais le peuple des suites à craindre d’une

  1. J’entends par ces 700 mille livres, le huitième du bénéfice produit par la mouture économique, sur à peu près deux cent mille charges de blé qui se consomment annuellement dans le petit département des Pyrénées orientales : cette comparaison peut s’appliquer à tous les départemens de la monarchie.