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les bénédictions de la génération présente et de toutes celles à venir.

Mais il ne s’agit point d’acheter ces bienfaisans changemens par une imposition extraordinaire, qui serait une rigueur pour le peuple avant qu’il eût éprouvé l’heureux effet de son objet ; la masse énorme de richesses nationales réalisée par la vente des biens ecclésiastiques, toute destinée au soulagement du français, ne saurait remplir une plus noble destination, qu’à fonder le germe de son aisance première, en lui assurant pour jamais du pain. Le Corps Législatif Constituant, a accordé quinze millions à répartir entre les départemens, tant pour vivifier des ateliers de charité, que pour réparer les ravages que les inondations et d’autres causes physiques y ont occasionnés : d’après une si grande somme consacrée à satisfaire à des besoins, qu’on peut appeler secondaires relativement à l’objet dont il s’agit, il est naturel d’espérer le triple ou quarante-cinq millions, environ le quatre-vingtième des biens nationaux, qui suffiraient comme on le verra, à métamorphoser le premier besoin de l’homme en une prospérité nationale.