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années disetteuses, ou seulement ordinaires... Que deviennent alors les créateurs du pain, du vin, ceux qui nous logent, nous habillent, nous couchent, nous chauffent, nous éclairent ; enfin qui, aux dépens de leur repos, de leurs sueurs, de leur santé, de leurs plus douces passions, répandent mille douceurs sur notre existence ? Que deviennent ces hommes si utiles, si précieux, si indispensables au bonheur de la société, dans le tems de ces calamités si faciles à prévoir, comme à prévenir... que deviennent-ils ? Ils meurent de faim, de misère, d’inanition, de désespoir, ou languissent misérablement oubliés et abandonnés dans des demeures qui, pour l’insalubrité, la circonscription, le cèdent aux plus mauvaises étables....

C’est ainsi que végètent, et meurent des milliers de familles en France, que tout voyageur assez curieux de visiter l’intérieur des villes, bourgs, villages et hameaux, peut voir facilement ; et voilà ce que doit constamment produire un système aussi imparfait qu’immoral, qui ne tendant qu’à remplir momentanément, par la simple circulation des blés,