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n’est qu’en lui assurant à jamais ses premiers besoins, qu’on pourra lui faire chérir sous l’attrait physique, ce que des hommes plus parfaits adorent sous un aspect moral.

On peut donc regarder avec droit l’érection des greniers d’abondance dans tous les chefs-lieux de canton de la France, ainsi que la mouture économique qui doit les alimenter, comme les moyens les plus efficaces à rendre réellement le pauvre peuple content et heureux, d’abord en lui assurant éternellement du pain, puis en adoucissant, par les cent vingt millions, produit annuel d’une meilleure mouture, toutes les rigueurs que les circonstances naturelles et politiques tendent constamment à répandre sur son sort. C’est ainsi qu’on lui rendra chère la Constitution, ce chef-d’œuvre de sagesse humaine, qui, en prenant l’homme dans toute la noblesse de sa nature, semble attacher à sa destinée, tout ce qui peut contribuer à lui rendre son existence douce, grande, et heureuse...

Enfin, si l’exemple constant et universel de la plus humaine prévoyance, que toutes les nations intéressantes que j’ai citées, ont donné