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XX


— Adieu bergère, adieu Gilles… Cela se chante, vous savez, dans l’Embarquement pour Cythère.

— Je ne connais pas celle-là, dit l’abbé Graslin qui était arrivé pour les adieux, à grands pas faisant claquer sa soutane. C’est pour baryton ?

— Pas adieu, au revoir, corrigeaient en même temps Annonciade et Robert.

Robert se pencha :

— Ne respirez pas trop l’air du plateau de Gagny. C’est mauvais pour les jeunes filles.

— Tu m’écriras dès ton arrivée, Anne ? demanda Antoinette sans paraître prendre garde aux paroles de Robert.

André, qui avait pris congé cérémonieusement, marquait son impatience par un froncement de sourcils. Mais personne ne se décidait à partir. Les amarres vivantes se tendaient douloureusement. Il fallait un brusque courage pour les trancher.

Et Moïse, qui s’en mêlait, allant et venant de l’un à l’autre avec l’inquiétude intuitive des bêtes… Annonciade laissait le petit chien à son amie, pour le temps qu’elle passerait à Gagny.

Bertrand, au volant de la Bugatti, héla en riant :

— Hé ! Toinon ! Qu’est-ce que tu dirais d’une