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nobles qui se font mimes, puis, par gradation, de ceux qui, comme Gracchus, poussent l’impudence jusqu’à lutter contre le myrmillon ; et ce sont deux degrés d’avilissement qui se succèdent conformément aux principes de la rhétorique.

Mais, dit-on, les comédiens ne vendaient pas leur vie au préteur. Nous répondons qu’ils ne savaient pas à quoi ils s’engageaient, puisqu’il pouvait prendre fantaisie à l’empereur d’ordonner que le mime, que le Lauréole, par exemple, jouât son rôle au naturel, c’est-à-dire, qu’il fût réellement pendu, ce qui arriva sous Domitien. D’ailleurs est-il bien sûr que le texte n’a pas été légèrement altéré, et que les copistes n’ont pas écrit funera pour munera ? Tout alors s’expliquerait sans difficulté ; car on sait que les comédies et les tragédies étaient comprises dans les jeux publics, et placées, comme tous les divertissements, dans les attributions du préteur.

13. Les parricides étaient jetés à l’eau, dans un même sac de cuir, avec un chien, un coq, un singe et des serpents, le tout en vie.

14. Virginius, Vindex et Galba commandaient, l’un en Germanie, l’autre dans les Gaules, et le dernier en Espagne, lorsqu’ils se soulevèrent contre Néron, sous prétexte qu’il s’avilissait de plus en plus. Les autres crimes de ce tyran suffisaient sans doute pour révolter contre lui la ville et les armées ; mais l’outrage qu’il faisait à la majesté impériale, en la prostituant sur un théâtre, avait encore quelque chose de plus révoltant aux yeux des vrais Romains ; et ce fut là le principal prétexte dont se servirent les conjurés.

15. Quelques commentateurs ont pris le colosse dont parle ici Juvénal, pour la statue que Néron s’était dressée à lui-même, et qui avait plus de cent pieds de hauteur ; mais ce colosse était de marbre, et, selon Pline, la statue de Néron était d’airain. D’ailleurs nous lisons positivement dans Suétone : Citharam a judicibus ad se delatam adoravit, ferrique ad Augusti statuam jussit.

16. On enduisait une robe de poix, de bitume, de cire, et l’on faisait brûler vifs les grands criminels, après les avoir revêtus de cette robe. Ce supplice odieux avait lieu particulièrement contre les traîtres à la patrie et les incendiaires.

17. Cet honneur fut décerné à Cicéron par un plébiciste et per un sénatus-consulte, sur la proposition de M. Porcius Caton et de Q. Luctatius Catulus. Camille seul, avant lui, avait reçu ce titre glorieux ; mais ce n’avait été que par acclamation, et le jour de son triomphe.