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7. On entend communément, par sufflamen, l’espèce de chaîne ou de grosse perche qui sert à enrayer les roues d’un char dans une descente. Cependant il serait possible qu’en cet endroit, ce fût un mot inventé par Juvénal pour exprimer les efforts et l’essoufflement de l’épais Latéranus.

8. La porte Idumée ou des Juifs, fut ainsi nommée à cause de l’entrée triomphale que Titus et Vespasien tirent dans Rome par cette porte, après la conquête de la Judée. On observe que les Juifs qui se sont maintenus à Rome, évitent encore aujourd’hui de passer sous cet arc de triomphe, et qu’ils aiment mieux faire un long détour, tant les impressions restent profondément gravées au cœur de cette étonnante nation ! Ce Syro-Phénicien était le maître d’une des tavernes établies en grand nombre auprès de la porte Idumée, et faisait le commerce des parfums de ces provinces. Cyané devait être sa femme.

9. Ces ergastules étaient des espèces de cachots domestiques où les Romains renfermaient à la campagne ceux de leurs esclaves qui avaient mérité un châtiment sévère.

10. Le siparium était ce que nous appelons la toile, dans nos théâtres. On se servait du siparium pour les comédies, et de l’aulæum pour les tragédies.

11. Dans le Lauréole on crucifiait un chef de voleurs ; mais, au dénouement, l’acteur s’escamotait, comme dit Dusaulx, et ne laissait qu’un mannequin en sa place, Domitien s’étant fait représenter cette pièce, voulut que l’acteur qui jouait le Lauréole fût en effet pendu. C’est peut-être à ce trait que Juvénal fait allusion. On lit dans Martial : Non falsa pendens in cruce Laureolus.

12. S’il est vrai que le préteur Celsus n’ait été qu’un homme de basse extraction, il y a dans l’original, surtout pour les contemporains, entre les Mamercus qui se vendent, et Celsus qui les achète, une opposition tout à fait satirique, que la traduction ne rend pas. Ce doit être souvent le défaut de nos pâles copies.

Suivant tous les traducteurs et commentateurs, le Quanti sua funera vendant ne peut s’entendre que des gladiateurs, en sorte que Juvénal, dans un même morceau, après avoir accusé les nobles de faire le métier de comédiens, leur reproche de se vendre pour les jeux du cirque, puis revient aux représentations du théâtre, et termine par un trait historique contre les patriciens qui descendent dans l’arène, c’est-à-dire, qu’il mêle et confond au hasard les couleurs de deux tableaux différents. Selon nous, il parle d’abord des