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SATIRE VI


1. Convenium, pactum et sponsalia sont trois choses distinctes. Convenium est l’entrevue du jeune homme, soit avec la jeune fille qu’il demande en mariage, soit avec ses parents. C’est ce que nous appelons la recherche. Pactum est le résultat des stipulations et des conditions du mariage, ou le contrat. Sponsalia exprime la promesse solennelle par laquelle les époux sont accordés, c’est-à-dire les fiançailles.

2. Ce conseil ironique ne peut être qu’un sarcasme contre Posthumus.

3. Le mot tollere est consacré dans ce cas et les semblables. C’était la coutume, chez les Romains, que l’enfant, dès qu’il était né, fût déposé à terre, pour être relevé par le père, quand celui-ci le reconnaissait. S’il n’était pas relevé par lui, il était regardé et traité comme illégitime. C’est ce qui explique ce vers de l’Andrienne : Quidquid peperisset decreverunt tollere.

4. L’auteur désigne particulièrement le coffre de Latinus, comme nous dirions le sac de Scapin. Latinus était un mime célèbre qui vraisemblablement représentait dans quelque farce les terreurs d’un adultère surpris par le mari.

5. Les fêtes de Cérès, connues sous un grand nombre de dénominations, et particulièrement sous celles d’Eleusines et de Thesmophories, n’étaient célébrées que par des femmes chastes et de jeunes vierges.

6. Les nouveaux mariés suspendaient la porte de leurs maisons, des guirlandes de lierre, de myrte, de lauriers, etc.

7. Il y avait longtemps que les poètes ne croyaient plus aux dieux qu’ils avaient inventés, et le moment approchait où les peuples n’allaient plus reconnaître qu’un seul principe, qu’une seule cause des phénomènes de la nature. Comment une croyance aussi simple, aussi sublime, n’aurait-elle pas triomphé de ce polythéisme ridicule qui s’écroulait de toutes parts, et que l’on abandonnait même aux sarcasmes de la satire ? Sénèque ne se montre pas plus