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sement. Les interprètes qui pensent que les anciens ne faisaient tant d’usage d’eau fraîche et d’eau chaude, dans leurs repas, que par tempérance, sont dans une grande erreur.

(06) Les interprètes pensent qu’il est question ici d’un poisson du Tibre appelé lupus. Celui qui était marqué, était le moins délicat. Lupi sine macula maxime probantur. Colum.

(07) Parmi les esclaves proposés au service de la table, l’un avait soin de placer, de disposer les mets ; on lui donnait le nom de structor, d’où Virgile a dit : cura penum struere. Un autre était chargé de disséquer les viandes, de les distribuer aux convives ; on l’appelait cheironomon.

(08) Triphère tenait, dans le quartier de Suburre, une école publique où il enseignait l’art de découper les mets.

(09) Les Romains de distinction avaient plusieurs noms, ordinairement trois, et quelquefois quatre. Le premier était le prénom qui servait à distinguer chaque personne le second était le nom propre qui désignait la race d’où l’on sortait : le troisième était le surnom qui marquait la famille dont on était : enfin le quatrième était un autre surnom qui se donnait ou à cause de l’adoption, ou pour quelque grande action, ou même pour quelques défauts. Auguste portait cinq noms : C. Julius Caesar Octavianus Augustus.

(10) Quand même ton épouse viendrait, en ce moment, à te donner trois fils à la fois, par cela seul que tu es riche, Virron ne cesserait pas de te flatter. Lubin regarde le nom de Mycale, à cause de son étymologie, comme désignant une concubine, et, dans cette supposition, il fait dire au poète : Mais si c’est une concubine qui te donne trois fils, Virron s’en réjouit : il les accueille à sa table, il leur fait des présents, parce qu’il ne craint pas qu’ils deviennent tes héritiers.

(11) D’autres entendent ce passage autrement, et traduisent ainsi :

« Pour toi, tu n’auras que de méchantes pommes, telles qu’en ronge ce singe que l’on promène sur le rempart, monté sur une chèvre, couvert d’un casque et d’un bouclier, et à qui l’on enseigne, à coups de fouet, à lancer le javelot. »

Cette interprétation serait plus conforme aux monuments historiques, que celle de la traduction. 1° Le texte porte : qui tegitur parma et galea. Or, le bouclier nommé parma, n’était pas en usage, du temps de Juvénal, dans les armées romaines. 2° Les centurions, qui apprenaient l’exercice aux soldats, ne se servaient ni de lanières, ni de fouet, flagelli metuens, mais du bâton, pour se faire craindre et obéir, Ce sentiment est celui d’un ancien scholiaste,