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vain étalage, les Canadiens sans bruit et sans emphase envahissaient les comtés limitrophes du Haut-Canada, les comtés de Prescott, de Russell, et même de Carleton se peuplaient peu à peu par les émigrants entreprenants et rustiques, sortis de la souche vigoureuse d’où vous provenez vous-même, vous n’êtes plus seuls désormais dans le Haut-Canada à parler français, et à voter en français, — il y a plus de Canadiens dans ces comtés de l’Est qu’il n’y en a ici même.

Marchez donc devant vous plus que jamais attachés, à vos traditions, à vos mœurs, à votre langue et à votre religion, c’est là ce qui a fait la force de vos frères du Canada, c’est là ce qui leur a permis d’accomplir la puissante, et remarquable évolution qui les a élevé. Suivez la même route elle sera aussi votre appui et votre force, ayez toujours les yeux fixés sur le pays de vos pères, et sur ces frères nombreux du Canada, sur lesquels vous pouvez vous appuyer, marchez toujours avec eux, votez toujours avec eux sans jamais vous laisser illusionner par aucune déclamation, ni aucun subterfuge ; sortis du même sang, leur force c’est votre force, leur accroissement vous grandit, leurs espérances sont les vôtres et c’est leur progrès seul qui peut assurer votre avenir.