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cette fausse monnaie comme du bon argent.

Pour moi je suis loin d’accepter sans contrôle de pareilles assertions, et l’examen des faits sur les lieux même, n’a fait qu’augmenter ma méfiance. Il y a un vieux proverbe qui dit : ce n’est point le tout de faire vite, encore faut-il faire bien ; que les Américains fassent très vite, je l’accorde, mais par compensation il faut convenir qu’ils font généralement très mal. Tout ce qui sort de leurs mains manque généralement de réel et de solidité ; il semblerait même qu’il y ait entre eux sur ce point émulation et point d’honneur, de telle sorte que leur civilisation semble s’être proposé ce problème : Éblouir l’homme par le plus d’apparence qu’il soit possible, afin de lui donner le moins de réalité serviable que faire se peut.

Les gens sages doivent se mettre en garde contre toute cette fantasmagorie d’illusions et de hâte ; on a beaucoup vanté la rapidité de ce développement, mais quand on examine de près, comment il s’est opéré et les résultats qu’il produit, on y trouve peut-être plus à déplorer encore qu’à admirer. L’histoire pourra dire un jour, si la substitution de la race anglaise à la race Française en ces pays a été un profit ou un malheur pour le continent Américain ; elle dira si notre civilisation plus lente,