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ment demeura trop peu de temps au Canada, comprit de suite la haute importance du poste de Détroit — importance plus considérable peut-être même alors qu’aujourd’hui — il adressa au gouvernement Français, les rapports les plus nets et les plus concluants, sur la nécessité de s’occuper activement de fortifier cet établissement, surtout en accroissant notablement sa population ; il proposait d’envoyer ici et dans la vallée du Mississipi en un petit nombre d’années quelques milliers de cultivateurs Français afin de dominer au moins les colonies Anglaises par la supériorité de la situation si on ne pouvait les dominer par le nombre.

Il lui fut impossible de rien obtenir, de ce gouvernement insouciant livré au plaisir et déjà paralysé par la corruption. Mais il était si pénétré de la juste importance de son plan qu’il se rejeta alors sur le Canada, bien que ce pays fut lui même alors trop peu peuplé. Il établit une sorte d’organisation de manière a pouvoir faire passer chaque année un certain nombre de familles du Canada à Détroit : le 24 mai 1749 il fit publier dans les paroisses du Canada la proclamation suivante : « Chaque homme qui ira s’établir au Détroit recevra gratuitement, une pioche, une hache, un soc de charrue, une grosse et petite tarière. On leur fera l’avance