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sa compagnie, a charge par lui de défrayer les dépenses des soldats, au moyen des droits levés sur les commerçants de fourrures et dont on lui donna la perception. — Encore fut-il même question un instant de délaisser entièrement Détroit et de tout abandonner, afin de concentrer tout le commerce des Pelleteries à Michillimakinak, dont les traiteurs intriguèrent fortement près de l’administration pour la faire renoncer à Détroit.

Ce dernier établissement fut donc maintenu, ou au moins toléré, mais il est facile de concevoir que ces tergiversations du Gouvernement Français, cette incertitude ou l’on fut pendant longtemps sur ses intentions, n’étaient point faites pour encourager, ni soutenir les colons. — Le retrait ou le maintien de la garnison et du Poste était en effet pour eux une question de vie ou de mort — non pas tant à cause de l’état d’isolement ou cela les eut laissé sans défense, au milieu des nations sauvages — que par la cessation de presque tout le commerce des Pelleteries qu’on aurait dirige sur Michillimakinak, et par l’interruption des convois administratifs sur lesquels reposaient les principales communications entre Détroit et le Canada, seul pays par lequel on put se lier ici à la vie civilisée, et subvenir à ses besoins.