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plusieurs indications sur le feu et plusieurs moyens d’en assurer la découverte.

Sans parler des volcans, on trouve des feux naturels allumés dans presque tous les pays. Le feu est souvent occasionné par la fermentation de certaines matières réunies dans un même lieu, par le choc des cailloux et par le frottement des bois.

Le vent a plus d’une fois embrasé des roseaux et des forêts : c’est à cette cause que les Phéniciens rapportaient la découverte du feu.

On cultive souvent le bambou en haies immenses, au pourtour des grandes habitations. Ces haies sont appelées balisages ; elles produisent un effet des plus grandioses. Le frottement des grands chaumes qui se heurtent dans leur épaisseur divergente, et qui, tout considérables qu’ils sont, n’en demeurent pas moins flexibles, produit quand la tempête agite les balisages un bruit violent, singulier et même effrayant lorsqu’on l’entend pour la première fois. Des incendies considérables, au dire des colons, ont plus d’une fois été produits par le frottement de ces surfaces sèches et polies (fig. 11 et 12).

« Après avoir vainement cherché pendant plusieurs mois, et en diverses saisons, des fleurs de bambou pour enrichir notre herbier, dit Bory de Saint-Vincent, nous en trouvâmes tout à coup en grande quantité, sur les pousses d’un balisage, qui avait été l’année précédente, la proie d’un embrasement attribué au frottement des bambous. »

Les Chinois disent que Sui-Gin-Schi, un de leurs souverains, enseigna la manière d’allumer du feu en