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IX.

Le feu est le développement simultané de chaleur et de lumière produit par la combustion des corps dits combustibles. Pour le physicien ce n’est pas autre chose qu’un degré de température plus élevé que celui du calorique sans lumière.

Les anciens regardaient le feu comme un des quatre éléments. Plusieurs peuples l’adoraient comme une divinité.

Si l’on en croit d’anciennes traditions, il y a eu un temps où une grande partie du genre humain ne savait ce que c’était que le feu. Les Égyptiens, les Phéniciens, les Perses, les Grecs et plusieurs autres nations avouaient qu’originairement leurs ancêtres n’en connaissaient pas l’usage.

Les habitants des îles Mariannes, découvertes en 1521 n’avaient aucune idée du feu, dit-on ; ils furent étrangement surpris quand ils en virent, lors de la descente que Magellan fit parmi eux.

Ils le regardèrent d’abord comme une espèce d’animal qui s’attachait au bois dont il se nourrissait. Les premiers qui s’en approchèrent de trop près s’étant brûlés en donnèrent de la crainte aux autres, et n’osèrent plus le regarder que de loin, de peur, disaient-ils, d’en être mordus et que ce terrible animal ne les brûlât par sa violente respiration ; car c’est l’idée qu’ils se formaient de la flamme et de la chaleur.

La nature offrait cependant aux premiers hommes