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4 ou 5 minutes ; elle s’est terminée par un choc d’une violence extraordinaire, capable de renverser les édifices les plus solidement construits.

« Ainsi qu’il arrive fréquemment, le tremblement de terre a été accompagné d’un raz-de-marée. Dans toutes les baies, dans toutes les rades, les eaux se sont retirées brusquement vers le large, comme si elles allaient laisser le littoral à sec ; puis, sous la forme d’une vague, s’avançant avec une rapidité vertigineuse, comme un mur mobile, elles sont venues s’abattre sur les côtes. Dans tous les ports que ne protègent pas des hauteurs, les magasins, les églises, les maisons ont été renversés par les eaux. Les navires ancrés près de la rive se sont vus engloutis ou jetés au milieu des terres par la force irrésistible des vagues. Les habitants, enfin, surpris par la chute des murs ou par l’invasion des eaux, ont péri par centaines.

« Le nombre des villes péruviennes qui ont été détruites est de onze, ce sont : Arequipa, Arica, Moquegua, Iquique, Sama, Lacumba, Nasca, Ila, Chala, Mejillones et Pisugua, auxquelles il faut ajouter un grand nombre de villages isolés. Il est impossible d’évaluer le nombre des victimes, mais on suppose que deux mille personnes ont péri. À Iquique seulement, la mer en a englouti six cents. Les pertes s’élèvent à plus de 300 millions de piastres. Les seuls bâtiments de la douane à Iquique et à Arica contenaient pour 8 millions de piastres de marchandises. Ils sont complètement détruits.

« À Lima, on a éprouvé aussi une très forte secousse, qui a duré trois minutes et demie. Au lieu d’être vertical, comme dans les tremblements de terre antérieurs, le mou-