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VIII.

M. Tourde a présenté à l’Académie des sciences une note intéressante sur le cas de foudre arrivé le 13 juillet 1869 à 6 h. 45 du soir, au pont de Kehl. Nous la résumerons en quelques mots et nous ferons ressortir une particularité qui donne un enseignement spécial.

Un marronnier d’une faible élévation a été foudroyé au voisinage d’un édifice portant un paratonnerre, près du fleuve et des grandes masses métalliques du pont du chemin de fer. Rien n’explique la prédilection de la foudre pour cet arbre, semblable à ceux de la même rangée, si ce n’est la présence des trois militaires assis au-dessous et qui portaient des objets en métal.

La foudre est venue de haut en bas, sous forme d’un sillon lumineux, elle a effleuré l’arbre, laissant de faibles traces aux feuilles et au pied du tronc. Les trois militaires, assis sur un banc placé sous l’arbre, ont été renversés en même temps ; l’un est mort sur le coup, le second en quelques minutes et le troisième a survécu.

Les vêtements des hommes foudroyés offrent des déchirures irrégulières, les unes avec brûlures, les autres sans trace de combustion. La foudre a frappé de haut en bas les deux militaires qui ont succombé, perçant la visière du schako et brûlant les cheveux et les poils de la face ; chez l’un, le fluide électrique a longé le côté gauche du corps et est sorti par le fourreau du sabre; chez l’autre, il a sillonné le côté droit et il s’est échappé par la chaus-