Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’une de ces bases était derrière les dunes, l’autre était soudée au nuage. Toutes ces opérations n’ont pas duré plus d’une seconde

Un vide à parois verticales séparait les deux groupes ; il persistait malgré l’ascension des images, gardant la même largeur ; c’étaient alors deux gigantesques murs de verdure. Et comme le nuage passait vers la gauche, il jetait comme un pont de vapeur sur cet abîme. Ce nuage était venu de la haute mer ; sa largeur était faible, sa teinte et sa consistance étaient celles d’un nimbus ; il était probablement la reproduction du sol. Il se propageait de droite à gauche, et partout au-dessous de lui s’élevaient des images nouvelles, montant comme les premières, et, comme elles, redescendant renversées. Ces images étaient celles des objets que M. Paris voyait d’habitude derrière les dunes et d’autres qui lui étaient inconnues ; des massifs d’arbres, des arbres épars, des habitations. Dans l’intervalle de deux minutes, le nuage représentant le sol avait parcouru un horizon de 5 600 mètres, et dans ce court espace de temps quarante objets environ ont reproduit leur image.

Le phénomène s’est ensuite établi sur toute la ligne. Le nuage formait en haut un nouvel horizon, qui servait de cadre supérieur au tableau, comme les dunes formaient le cadre inférieur. L’étendue était de 10 degrés 35 minutes ; la hauteur de 4 minutes. Ce tableau était des plus variés. Les groupes d’arbres, terminés en pointe, figuraient deux pyramides réunies par leurs sommets ; les massifs, plus compacts, ressemblaient à des prismes. Les arbres isolés montraient leurs colonnes,