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Dans l’Écho du monde savant, tome Ier, page 176, M. Page s’exprime ainsi :

« Un jour nous naviguions sur les côtes d’Espagne, non loin du cap de Sate, prêts à le doubler pour nous lancer dans le détroit de Gibraltar ; le baromètre était fort haut : il marquait 29 pouces ; la brise était incertaine, l’air sec et chaud, et de temps en temps des rafales descendaient des montagnes ; le ciel était de ce brillant azur qu’on ne rencontre que sous le climat de l’Andalousie. Tout à coup une violente agitation se manifesta dans l’atmosphère ; le vent roula sur nos têtes avec un bruit semblable à celui d’une forêt agitée par la tempête et nous nous trouvâmes presque instantanément enveloppés de trombes. À droite, à gauche, devant, derrière, nous en comptâmes sept de diverses grandeurs, toutes s’élevant de la surface de la mer et montant en cône renversé, dont le sommet était d’abord tangent à l’eau, et la base vaguement terminée dans l’air. »

Le même auteur cite le brick de guerre français le Zèbre, qui fut surpris par une trombe de cette espèce, en allant de Toulon à Navarin. Son action fut si rapide que l’officier n’eut pas le temps de faire retirer les voiles ; elle était forte, elle emporta deux mats de hune, jeta quelques gouttes d’eau sur le pont, et un instant après laissa tomber le brick dans un calme plat.

« Il est très dangereux pour un vaisseau, dit Dampier, de se trouver au-dessous d’une trombe au moment où elle se rompt ; c’est pourquoi nous nous efforcions toujours de nous tenir à distance, lorsque cela était possible. Mais à cause du grand calme qui nous empêchait de fuir,