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des masses d’eau énormes, creuse dans le sol des excavations profondes, renverse les maisons, déracine les plus gros arbres, les transporte à des distances considérables, et couvre de leurs débris et d’un déluge d’eau le terrain sur lequel il vient à éclater.

Les globes de feu et les éclairs qui s’échappent souvent du sein de ces tourbillons attestent certainement que l’électricité y joue un grand rôle.

Les Grecs, qui avaient l’art de tout poétiser, firent du typhon un géant affreux, formé de vapeurs condensées, que Junon fit sortir de la terre en la frappant de sa main, dans un moment de fureur jalouse. Les bras de ce monstre s’étendaient du levant au couchant, sa tête touchait aux nues, ses yeux étaient enflammés et sa bouche vomissait des torrents de feu ; il était porté par des ailes noires, couvertes de serpents qui faisaient entendre des sifflements aigus ; il avait pour pieds deux dragons énormes. Ce monstre, qui effrayait les dieux eux-mêmes, est le type de ces météores désastreux qui s’étendent de l’orient à l’occident, dont la tête se perd dans les nues et les pieds dans la mer, et qui vomissent la foudre, la grêle et des torrents de pluie.

II.

Pline décrit ainsi les trombes (chap. XLIX et L du second livre de son Histoire naturelle) :

« Passons aux souffles qui s’élèvent subitement, et qui sortis, comme nous l’avons dit, des flancs de la terre,