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dans les rades sans toucher le fond ou pour s’engager sans péril dans le lit des rivières.

Les marées empêchent aussi que la mer, qui est le réceptacle où vont se rendre toutes les immondices du globe, ne vienne à croupir par un trop grand repos, ce qui arriverait infailliblement si le balancement perpétuel que les marées excitent ne purifiait les eaux, en dispersant partout le sel que la mer produit abondamment, et ne détruisait les matières dont la putréfaction pourrait être funeste aux habitants de la terre.

Les agitations perpétuelles et alternatives de ce vaste amas d’eau qui enveloppe la terre sont bien propres à nous rappeler celles par lesquelles la vie est sans cesse troublée. L’homme est ballotté sur un fleuve inconstant et rapide, admirablement décrit dans ces vers de Métastase dont nous donnons la traduction libre :

« De la mer l’onde divisée baigne la ville et la campagne ; elle va, passagère en fleuve, prisonnière en fontaine, toujours murmurant, toujours gémissant, jusqu’à ce qu’enfin elle retourne à la mer, à la mer d’où elle naquit, et qui alimente son cours, et où, après avoir longtemps erré, elle espère trouver le repos. »