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Non seulement l’attraction solaire contrarie celle de la lune, mais la résistance et le balancement des eaux, le frottement des côtes et les anfractuosités du rivage, sont autant d’obstacles qui retardent la haute marée.

Au cap de Bonne-Espérance, par exemple, ce retard est de deux heures et demie ; mais à Dunkerque et à Douvres il est de douze heures, parce qu’il faut tout ce temps à l’Océan pour traverser la Manche et le Pas-de-Calais, et se répandre sur les côtes. Le flux et le reflux n’en sont cependant pas moins réguliers.

IX.

L’élévation plus ou moins grande des eaux dépend non seulement de l’attraction, mais encore de la nature du fond et du bord de la mer.

La marée sera sans doute plus grande dans un canal où les eaux resserrées trouveront pour s’élever une facilité qu’elles n’ont pas sur un rivage plus vaste et plus découvert.

À Saint-Malo, sur la Manche, les marées sont quelquefois de 15 à 18 mètres ; au nord du golfe de Gascogne et à Brest, sur les côtes, elles ne vont guère qu’à 7 ou 8 mètres ; à l’île Sainte-Hélène leur plus grande hauteur n’est que de 1 mètre. À l’île de la Réunion et dans les autres îles de la grande mer du Sud, à peine ont-elles 35 centimètres.

À l’entrée de la Garonne, on remarque que le flux dure sept heures, et le reflux seulement cinq ; cette dif-