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les changements de temps à venir. Ces changements sont soumis à des lois qui ne nous sont encore que très peu connues ; cependant rien ne se produit dans la nature par l’effet du hasard, et c’est en étudiant avec persévérance ces phénomènes que nous pourrons faire quelques pas dans la connaissance des lois qui les régissent.

III.

Le fait de la suspension des nuages dans l’atmosphère a, de tout temps, étonné les hommes.

Il est, en effet, difficile de comprendre comment ces masses immenses, qui se résolvent en torrents de pluie, peuvent rester suspendues au sein des airs.

On avait supposé d’abord que les vésicules qui constituent des nuages étaient remplies d’un gaz moins dense que l’air atmosphérique, et que chacun de ces petits corps se trouvait dans le cas d’un aérostat rempli d’hydrogène ; mais l’analyse chimique est venue détruire cette explication, en montrant qu’il n’y avait dans les nuages aucun gaz différent de l’air ordinaire.

D’après Fresnel, l’air interposé entre les vésicules d’un nuage se trouverait réuni par une sorte d’action capillaire, de manière à former avec toute la vapeur vésiculaire comme un même ensemble flottant au milieu de l’air environnant ; les rayons solaires, rencontrant un nuage, ont plus d’action pour échauffer cette masse qu’ils n’en ont pour échauffer une quantité d’air parfaitement transparent, dans lequel il ne se fait aucune ré-