Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VI.

L’atmosphère est continuellement agitée ; les courants excités par la chaleur, par les vents, par les phénomènes électriques, en mêlent et en confondent sans cesse les diverses couches. C’est donc la masse générale qui devrait être altérée, pour que l’analyse pût indiquer des différences d’une époque à une autre.

Mais cette masse est énorme. Si nous pouvions mettre l’atmosphère tout entière dans un ballon et suspendre celui-ci à une balance, il faudrait, pour lui faire équilibre, mettre dans le plateau opposé 581 000 cubes de cuivre de 1 kilomètre de côté.

Si l’on suppose maintenant, avec quelques savants expérimentateurs, que chaque homme consomme 1 kilogramme d’oxygène par jour, qu’il y ait un milliard d’hommes sur la terre, et que, par l’effet de la respiration des animaux ou par la putréfaction des matières organiques, cette consommation attribuée aux hommes soit quadruplée ; dans cette hypothèse exagérée, au bout d’un siècle, tout le genre humain réuni et trois fois son équivalent n’auraient absorbé qu’une quantité d’oxygène égale à la pesanteur de 15 ou 16 cubes de cuivre de 1 kilomètre de côté. L’air en renferme près de 134 000.

C’est faire une supposition infiniment supérieure à la réalité, de prétendre que les animaux qui peuplent la surface de la terre puissent, en un siècle, souiller l’air au point de lui ôter la huit-millième partie de l’oxygène que la nature y a déposé.