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anciens ; ils avaient même remarqué qu’il communique au fer la propriété d’attirer un autre fer. Dans l’Ion, Platon décrit cette fameuse chaîne d’anneaux de fer suspendus les uns aux autres, et dont le premier tient à l’aimant ; Lucrèce fait de plus mention de la propagation de la vertu magnétique au travers des corps les plus durs.

M. Jamin, de l’Institut a mis sous les yeux de l’Académie[1], deux puissants aimants : l’un, de dimension moyenne, pèse 6 kilogrammes et en porte 80 ; l’autre, qui est sans contredit le plus puissant qu’on ait jamais construit, porte environ 500 kilogrammes, avec un poids dix fois moindre. Voici comment il est construit : Deux armatures, pesant chacune 16 kilogrammes, placées vis-à-vis l’une de l’autre, sont fixées solidement par des brides de cuivre très résistantes ; leur largeur est de 11 centimètres ; leurs surfaces polaires horizontales, et dirigées vers le bas, sont à 12 centimètres de distance ; leur épaisseur transversale est de 20 millimètres ; elles sont bien dressées, et reçoivent un contact cubique de fer doux qui pèse 13 kilogrammes. À partir de ces surfaces, les armatures s’élèvent, en s’écartant l’une de l’autre et en s’amincissant, et se terminent par un bord tranchant. Elles sont réunies vers le haut par une lame d’acier de 1m,20, fixée par des vis sur leur surface extérieure, et qui se recourbe librement suivant la forme déterminée par son élasticité. Toutes les autres lames, préalablement aimantées, sont mises à l’intérieur de celle-ci, l’une après l’autre ; abandonnées à elles-mêmes,

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1873, 1er semestre.