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ment décorée, céleste, soit donnée, mon ami, à Vibhîshana. Que des habitations au gré de leurs désirs soient données promptement à tous les rois folâtres des singes, en observant l’ordre établi des rangs. » À peine eut-il entendu ces paroles, Bharata au courage sûr comme la vérité prit Sougrîva par la main et l’introduisit alors dans le palais.

« Seigneur, dit à Sougrîva ce frère attentif de Râma, expédie promptement des courriers pour le sacre du roi ; car c’est demain, au point du jour, l’heure où l’astérisme Poushya est dans sa jonction, que l’on doit sacrer le Raghouide.

Aussitôt le monarque des simiens donna quatre cruches d’or, embellies de pierres fines, à quatre chefs des singes. « Qu’on revienne promptement, leur dit-il, avec ces cruches pleines d’eau puisée dans les quatre mers, et qu’on soit de retour avant le temps où l’aube reparaît ! » À ces mots, les singes magnanimes, semblables à des montagnes, s’élancent rapidement au milieu du ciel comme des vents impétueux.

Rishabha dans sa cruche d’or, couronnée avec les branches du sandal rouge, apporta d’un vol léger une onde empruntée à la mer du midi. Djâmbavat avait rempli dans les eaux de la mer occidentale son urne, incrustée de pierreries, qu’il avait ornée avec les pousses nouvelles de grands aloës. Végadarçi, portant sa course jusqu’à l’Océan septentrional, en rapporta sans tarder l’onde fortunée dans son vase, qu’il avait paré de rameaux fleuris. Soushéna revint à la hâte de l’autre mer, où il avait rempli sa cruche ornée d’armilles et de bracelets.

Çatroughna, environné des ministres, annonça donc au saint archibrahme que les éléments du sacrifice