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aîné, de qui le courage ne se démentit jamais : « Que ma mère n’en soit point offensée ! cet empire qui me fut donné, je te le rends, comme ta majesté me l’avait elle-même donné. Comme un pont, qui s’écroule, brisé par la grande furie des eaux, un royaume dont la couronne n’est pas légitime est, à mon avis, une charge bien difficile à porter.

« Fais-toi sacrer aujourd’hui et que les rois te contemplent dans ta splendeur flamboyante, comme le soleil qui brûle au milieu du jour ! Endors-toi et réveille-toi chaque jour au cliquetis des noûpouras d’or, aux concerts des troupes de musiciens, aux chants de voix mélodieuses. Aussi longtemps que la terre, ton empire, accomplira sa révolution, aussi longtemps exerce, toi ! la domination sur tout le globe. »

Aussitôt et sur l’ordre de Çatroughna, des barbiers habiles à la main douce et prompte donnent leurs soins à Râma.

Alors, ses membres lavés, oints d’essences, parés avec des bouquets de fleurs blanches, son djatâ d’anachorète bien peigné, le corps flamboyant de magnifiques joyaux et revêtu de somptueux habits avec des pendeloques éblouissantes, Râma, éclatant de beauté, apparut comme enflammé d’une céleste splendeur.

Toutes les femmes du feu roi Daçaratha firent elles-mêmes la toilette ravissante de la sage Djanakide.

Ensuite, au commandement de Çatroughna, le cocher ayant attelé ses coursiers, vint avec le char décoré en toutes ses parties. Râma, au courage infaillible, monta dessus et, voyant Lakshmana avec ses frères placés eux-mêmes sur le char, il se mit en marche, assis auprès d’eux et tout flamboyant de splendeur.