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« Enfin, j’aperçois le palais de mon père… Ayodhyâ ! Incline-toi devant elle, Sîtâ, ma Vidéhaine, t’y voilà revenue ! »

Alors, témoignant leur joie par des bonds réitérés, tous les singes, et Sougrîva, et Vibhîshana avec eux, de contempler cette magnifique cité.


À peine les foules pressées l’ont-elles aperçu arrivant comme un second soleil et d’une marche rapide, que le ciel est percé d’un immense cri de joie, lancé par la bouche des vieillards, des enfants et des femmes, s’écriant tous : « Voici Râma ! » Descendus alors des chevaux, des éléphants et des chars, les hommes, ayant mis pied à terre, de contempler ce noble Raghouide assis dans l’intelligent véhicule, comme la lune est portée dans le ciel. Bharata, passé de la tristesse à la joie, s’approcha, les mains jointes, de Râma et l’honora du salut : « Sois le bienvenu ! » prononcé avec le respect que méritait son frère. On fit monter Bharata dans le char. Alors ce prince, dévoué à la vérité, s’avança rempli de joie aux pieds de Râma et l’honora encore d’une nouvelle génuflexion.

Mais celui-ci fit aussitôt relever son frère, qui s’offrait dans la route de ses yeux après une si longue absence, le plaça contre son cœur et joyeux le serra dans ses bras. Le magnanime Kêkéyide à l’âme domptée s’approcha de la reine Sîtâ suivant la manière qu’exigeait la bienséance, et salua ses nobles pieds.

Les singes, qui prenaient à leur gré telles ou telles apparences, s’étaient revêtus de formes humaines et tous ils interrogeaient avec empressement Bharata sur la santé de sa majesté. Celui-ci dit à Vibhîshana d’une voix