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prompt retour dans ma ville. Car le chemin qui mène dans Ayodhyâ est très-difficile à pratiquer. »

À ces mots de Râma : « Fils du monarque de la terre, lui répondit Vibhîshana, je te ferai conduire en ta ville. Il est un char nommé Poushpaka, char nonpareil, céleste, resplendissant comme le soleil et qui va de lui-même. Il appartenait à Kouvéra, mon frère ; mais Râvana, plus fort, l’en a dépouillé après une bataille qu’il a gagnée sur lui. Ce véhicule, dont l’éclat ressemble à celui de l’astre du jour, est ici. Monté dans ce char, tu seras conduit par lui-même sans inquiétude jusque dans Ayodhyâ. »

À ces mots, Vibhîshana d’appeler avec empressement le char semblable au soleil ; ce véhicule, ouvrage de Viçvakarma, aux flancs marquetés de cristal poli, aux sièges magnifiques de lazulithe, au son mélodieux par les multitudes de clochettes qui gazouillaient, balancées de tous côtés autour de lui, ce char, qui se mouvait de lui-même, resplendissant, impérissable, céleste, ravissant l’âme, embelli de portes d’or, couvert de tissus, où l’or se mariait avec la soie, et qui, ombragé de mille étendards ou drapeaux blancs, ressemblait au sommet du Mérou.

Quand il vit arrivé le char Poushpaka, le monarque des Rakshasas dit au Raghouide : « Que ferai-je ? » Le héros à la grande splendeur, ayant réfléchi, lui répondit ces mots, où dominait le sentiment de l’amitié : « Que tous ces quadrumanes habitants des bois, qui ont mis à fin leur expédition, en soient récompensés, Vibhîshana, par divers présents de chars et de pierreries. C’est avec leur appui que tu as conquis Lankâ, monarque des Rakshasas : rejetant loin d’eux la crainte de la mort, ils n’ont jamais reculé dans les batailles. Les chefs contents des