Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/317

Cette page a été validée par deux contributeurs.

est contente de moi. Mais je voudrais obtenir de ton amour une grâce utile : c’est que tu rendes, ô toi qui sais le devoir, ta faveur à Kêkéyî et Bharata. « Je t’abandonne avec ton fils ! » telles sont les paroles qui furent jetées par toi-même à Kêkéyî. Que cette malédiction, seigneur, ne frappe ni cette mère ni son fils ! »

« J’y consens ! » repartit Daçaratha le père à Râma le fils. « Quelle autre chose veux-tu que je fasse ? » reprit-il encore avec affection. Là-dessus, Râma lui dit : « Jette sur moi un regard propice ! » Ensuite, Daçaratha fit de tels adieux à son fils Lakshmana : « Ô toi, qui cultives le devoir, tu recueilleras sur la terre, avec la récompense du devoir, une vaste renommée, et tu obtiendras, par la faveur de Râma, le Swarga et la grandeur suprême.

« Sois docilement soumis, Dieu t’assiste ! à Râma, ô toi qui ajoutes sans cesse aux joies de Soumitrâ, ta mère. Tu accompliras le devoir dans toute son étendue, tu recueilleras une immense renommée, et les hommes raconteront dans les mondes ton dévouement fraternel. »

Quand il eut parlé de cette manière à Lakshmana, le monarque dit à Sîtâ : « Ma fille ! » et, d’une voix douce, il adressa hautement ces mots à la Vidéhaine, qui se tenait là, formant l’andjali de ses mains réunies. Il ne faut pas ouvrir ton cœur, Vidéhaine, au ressentiment que pourrait y conduire cette répudiation apparente : c’est le désir même de ton bien qui inspira cette conduite au sage Râma pour amener ici la reconnaissance de ta pureté. L’action vaillante, sceau de ta pureté, que tu as faite aujourd’hui, ma fille, éclipsera la gloire des femmes dans les siècles à venir.

Après qu’il eut éclairé de ses conseils la Djanakide et ses deux fils, le monarque issu de Raghou, Daçaratha,