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visages hideux vomir sur toi des paroles outrageantes, suivant les injonctions de Râvana.

« J’ai donc envie de tuer ces affreuses Démones bien épouvantables, aux cruelles mœurs : daigne m’accorder cette grâce. »

À ces mots d’Hanoûmat, la Vidéhaine, fille du roi Djanaka, réfléchit un moment ; puis elle se mit à rire et lui fit cette réponse : « Que le noble singe ne s’irrite pas contre des servantes, forcées d’obéir, qui se meuvent par la volonté d’un autre et qui vivent soumises dans la domesticité du roi.

« Tout ce qui m’est arrivé de leur fait, je l’ai subi en châtiment des mauvaises œuvres que j’avais commises avant ces jours et par la faute de l’adversité de ma fortune. C’est ma destinée seule qui m’avait liée à cette déplorable condition : telle est vraiment l’opinion de mon esprit. Faible, je sais pardonner à de faibles servantes. »

À ce langage de Sîtâ, Hanoûmat, qui savait manier la parole, fit cette réponse à l’illustre épouse de Râma : « Sîtâ, la noble épouse de Râma, vient de parler comme il était convenable. Donne-moi tes commandements, reine, et je retourne où m’attend le Raghouide. » À ces mots d’Hanoûmat, la fille du roi Djanaka repartit : « Chef des singes, je désire voir mon époux. »

Le singe à la grande science s’approche de Râma et dit cette noble parole au héros, le plus habile entre ceux qui savent manier l’arc : « Ta Mithilienne, que j’ai trouvée absorbée dans la peine et les yeux troubles de pleurs, n’eut pas plutôt appris ta victoire, qu’elle a désiré jouir de ta vue. » À ces mots d’Hanoûmat, soudain Râma, le plus vertueux des hommes vertueux, Râma, noyé de larmes, s’abandonna à ses réflexions.