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À ces paroles des Immortels, Çatakratou[1] d’envoyer sur-le-champ à Râma son char, conduit par son cocher Mâtali. On vit descendre aussitôt du ciel et s’approcher du Kakoutsthide le char fortuné du monarque des Dieux avec son drapeau à la hampe d’or, avec ses parois admirablement incrustées d’or, avec son timon fait de lapis-lazuli, avec les cent zones de ses clochettes ; véhicule nonpareil, tel que l’astre adolescent du jour, que traînaient de bons coursiers au poil fauve, semblables au soleil même, ornés avec une profusion d’or, agitant sur le front des panaches d’or et secouant sur le corps des chasse-mouches blancs.

Quand ils virent ce char descendu des cieux, Râma, Lakshmana, Sougrîva, Hanoûmat et Vibhîshana furent tout saisis d’étonnement. « Il arrivera quelque chose ! se dirent-ils émerveillés. Sans doute, ceci est une ruse, que le tyran cruel des Rakshasas, ce Râvana, qui est armé d’une magie puissante, met en jeu pour nous tromper. »

À ces mots des précédents, Sougrîva tint ce langage : « Visitons nous tous, char, attelage et cocher ! » Mais à la vue des chevaux qui se tenaient sur la terre, prêts au combat et rapides comme la pensée : « Héros, dit Vibhîshana à la grande science, monte sans crainte, avec une pleine confiance, dans ce char. Je connais toute la magie des Rakshasas qui sont ici : il n’existe, meurtrier des ennemis, aucun char de cette espèce chez le monarque des Rakshasas. Et, de plus, je vois ici de ces présages qui annoncent le succès. »

Alors Mâtali, cocher de l’Immortel aux mille yeux, tenant son aiguillon et monté dans le char, s’approche

  1. Indra.