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lieu du vide, semblaient un collier de grands saphirs bleus, entrelacés dans un fil d’or. Après de violents efforts Tâladjangha, entouré de la formidable queue, parvint avec beaucoup de peine à se dégager de la chaîne et prit la fuite.

Quand le vigoureux fils du Vent eut tué les Rakshasas, il continua son chemin, tenant sa montagne et resplendissant au milieu du ciel. Alors tous les Dieux avec les Gandharvas, les Vidyâdharas et les Tchâranas de lui jeter cette acclamation : « Gloire à toi, Hanoûmat, qui nous montres une telle vigueur ! Où verra-t-on jamais un autre que toi capable d’accomplir un exploit tel avec une puissance infinie et d’exterminer les Rakshasas dans les airs, sans quitter cette montagne ! »

Au milieu de ces applaudissements, il arrive au Gandhamâdana et remet sa montagne à la même place d’où elle fut arrachée.

Cependant le monarque aux dix têtes s’était retiré à l’écart, et, par la vertu de sa magie, il avait créé un char éblouissant, pareil au feu, muni complétement de projectiles et d’armes, aussi épouvantable à voir qu’Yama, le trépas et la mort. Des coursiers à face humaine et d’une vitesse nonpareille s’attelaient à ce char fortuné, solidement cuirassé, enrichi d’or partout, et conduit par un habile cocher, quoiqu'il se mût à la seule pensée de l’esprit.

Monté dans ce char, le roi décacéphale, visant d’un œil attentif, assaillit Râma sur le champ de bataille avec les plus terribles dards, semblables au tonnerre. « Il est inégal, dirent les Gandharvas, les Dânavas et les Dieux, ce combat, où Râma est à pied sur la terre et Râvana monté dans un char ! »